enlèvement de l'ancien cimetière

"Le premier novembre 1905, fête de la Toussaint, entre les deux messes, le premier enterrement a eu lieu au nouveau cimetière. Mais celui-ci n'étant pas bénit, les cérémonies de l'enterrement ont eu lieu devant l'église. J'ai ensuite accompagné le corps au cimetière où j'ai bénit la fosse. Tous les enterrements qui se feront dans la suite se feront de la même manière jusqu'à ce que le nouveau cimetière aura reçu une bénédiction en règle. Cette bénédiction aura lieu dès que le Conseil Communal sera disposé à laisser une parcelle qui ne recevra pas la bénédiction. Mais jusqu'à présent, la majorité du dit Conseil s'oppose à cette mesure."

Voila comment l'Abbé Hellers, curé de la paroisse relate le premier enterrement dans le nouveau cimetière.

Il s'agit des funérailles de Joséphine Eppe,célibataire,  décédée le 30 octobre 1905 à l'âge de 63 ans.

Le 9 février 1906, décède à Vance Marie Joseph Lepage, veuve de Jean Jacques Reumont, âgée de 84 ans. "Cette personne est encore inhumée dans l'ancien cimetière à cause du désir formel de la famille. Le Conseil Communal ne pouvait l'empêcher, parce qu'il n'avait pas pris de délibération déclarant le vieux cimetière fermé, comme on en avait répandu le bruit. telle était l'opinion du bourgmestre  qui était érronée." Remarque de l'Abbé Hellers dans ses registres paroissiaux.

Manifestement, l'Abbé Hellers et le bougmestre de l'époque ne devaient pas entretenir des rapports des plus cordiaux.

Marie Joseph Lepage fut donc la dernière personne à être inhumée dans l'ancien cimetière. Elle fut la dernière d'une longue, d'une très longue série. On devait enterré là depuis des siècles vraisemblablement.

La roue tourne.......une trentaine d'années plus tard, la butte de l'ancien cimetière sera enlevée, permettant entre autre un élargissement de la route nationale vers Arlon. De plus en plus abandonné au fil des ans, l'ancien cimetière est envahi par la végétation. Des grandes herbes et des buissons envahissent les tombes abandonnées. De très nombreuses familles vançoises ont déjà acheté une nouvelle concession dans le nouveau cimetière et y ont "déplacé" leurs morts. L'ancien cimetière s'est donc déjà un peu "vidé" et donc un peu plus abandonné.

Trois photos représentent le déblaiement de l'ancien cimetière. Des rails furent placés partant du cimetière, traversant la rivière pour déverser des wagonnets remplis de terre dans un terrain vague un peu plus loin. Sur ce terrain vague et donc sur les terres du cimetière, on construisit plus tard le garage Volvo. On peut apercevoir ces wagonnets sur la deuxième et la troisième photos. Sur la première photo des ouvriers engagés pour le travail et des villageois venus poser pour la photo.

Francis André, le poète paysan de Fratin a décrit dans une revue de l'époque la mort des vieux cimetières de campagne et plus particulièrement la mort du cimetière de Vance.

                          

Plusieurs anciennes pierres tombales furent transférées à cette occasion ou peut-être déjà bien avant vers le nouveau cimetière. On en retrouve encore aujourd'hui quelques exemples. Les autres, celles qui n'intéressaient plus personne furent entreposée des années durant à côté du presbytère. Elles furent définitivement enlevées lors de la rénovation générale des rues du village et de la création du parking devant l'église et le presbytère en 1963.

Au fur et à mesure du déblaiement des terres, les os retrouvés furent transportés vers le nouveau cimetière où ils furent inhumés à nouveau. On peut voir sur la deuxième page de Francis André la brouette qui amène en fin de journée la "collecte" du jour.

C'est là,dans cette pelouse, à l'arrière de ces tombes qu'on a inhumé pour la seconde fois, pêle-mêle,les restes de nombreuses générations de vançois.