Joseph Monneau 1914-2014
Le 14 août 1914, Joseph Monneau est assassiné par les Allemands.
Le passage des troupes allemandes à Vance a lieu essentiellement le 14 août 1914. Un drame va se dérouler !
Voici le rapport que fit le curé de Vance de l'époque, l'Abbé Hellers dans "L'invasion allemande dans les provinces deNamur et de Luxembourg" du Chanoine Schmitz et de Dom Nieuwland, tome 8, publié en 1925.
Le 14 août, en un rien de temps, le village fut littéralement inondé de troupes allemandes. le drapeau national qui, depuis le début des hostilités, flottait sur le clocher, eut le don ce jour-là d'exaspérer l'ennemi qui somma le bourgmestre de l'enlever sans délai. Celui-ci fit mander Joseph Monneau qui, sur son ordre, l'avait arboré, pour l'enlever, afin de se conformer aux sommations allemandes. Comme il avait plu, la corde qui liait la hampe du drapeau à la croix s'était fortement resserrée, de sorte que le jeune homme eut beaucoup de peine à défaire les noeuds. Afin d'y mieux réussir, pour donner un peu de jeu à la corde, il fit balancer plusieurs fois la hampe de côté et d'autre; A cette vue, un officier à cheval qui stationnait devant l'église, poussa des hurlements de bête fauve, prétendant que le jeune homme faisait des signaux à l'ennemi avec la hampe du drapeau. Aussi quand Joseph Monneau eut achevé sa besogne et fut redescendu, des soldats l'empoignèrent, ainsi que le bourgmestre, M Isidore Orban, et un autre civil, Jules Thiry, et les forcèrent à courir devant les soldats qui les frappaient en traversant le village. Arrivés en dehors de la localité, sur la route d'Habay-la-Neuve, Joseph Monneau, âgé de 22 ans, fut entraîné dans un clos, appartenant à la veuve Lafontaine-Kelner et là fusillé, sans autre forme de procès.
En notice, l'Abbé Hellers, note que Joseph Monneaux s'était dévoué pour veiller plusieurs fois le feldwebel Doos à l'ambulance des religieuses.
Dans les "Larmes gaumettes", publié en 1919, on trouve aussi l'évènement tragique relaté mais en date du 21 août 1914.
"A Vance, le 21, le bourgmestre Isidore Orban, prenait le frais sur le seuil de sa maison. Soudain, un Feldgrau rageur arrive en courant, montre le clocher. Ci-dessous une photo d'Isidore Orban (jeune) aimablement prêtée par Monsieur Gérard Philippe.
- Là-haut un drapeau ! Schweinerei ! un drapeau !
-Oui, le drapeau national, répond le bourgmestre.
-Qui l'a fixé sur le clocher ?
-Ordre du gouvernement militaire belge, répond le brave homme
-Schweinerei !
Quelques instants plus tard, Joseph Monneau grimpe au clocher, détache le drapeau. Mais un faux mouvement fait tomber l'étendard.
-Un signal à l'ennemi, hule la brute allemande. Fusillez-le.
Monneau fut emporté et fussilé.
Isidore Orban, le bourgmestre, octogénaire, fut promené à travers le village, la corde au cou, à côté d'un cavalier qui le tenait prisonnier.
Pendant trois jours, le malheureux vieillard fut le jouet des sauvages. il en eût la santé ébranlée et mourut quelques mois plus tard."
Aujourd'hui encore, une croix indique l'endroit le pauvre Joseph Monneaux fut sauvagement assassiné en 1914, au carrefour entre la route de Habay-la-Neuve et la chaussée romaine.
Qui était Joseph Monneau ? Un Vançois certes, mais le patronyme "Monneaux" n'est pas courant à Vance.
En fait Joseph Monneaux est né à Saint-Léger le 5 mai 1891. Il est le fils de Jean François Monneaux, cultivateur, mouleur originaire de Saint-Léger et de Marie Eulalie Marmoy originaire de Vance. Sa mère est la 9ème enfant d'une famille qui en comptera 10 dont 5 arriveront à l'âge adulte. Il a donc de nombreux cousins et cousines. Joseph a aussi une petite soeur, Marie, née à Vance, trois ans après lui, en 1894. Lorsqu'il est assassiné, son père est déjà décédé depuis plus de 4 ans. Sa mère lui survivra. Elle meurt en 1918. Sur son acte de décès, on peut lire qu'il est cultivateur.
On remarquera sur l'acte de décès, la mention "Mort pour la patrie" ajoutée en rouge dans la marge. On remarquera également que Joseph est assassiné en août mais son décès est enregistré en novembre, sans aucune mention de l'origine du décès, mort dans la campagne.... J'imagine que l'occupant risquait de contrôler les actes et qu'il ne fallait prendre aucun risque avec une mention trop précise. Mais pourquoi en novembre ?
Après la guerre, son nom sera gravé sur le monument aux morts du village.
Une centenaire à Vance
Une centenaire à Vance en 1961
En février 1961, toute la communauté villageoise fête Madame Virginie Thiry. Elle fête ses 100 ans. Si aujourd'hui un tel anniversaire est assez habituel, il y a 50 ans, c'était un événement rare.
Virginie est née à Vance le 21 février 1861 (sous Léopold 1er !). Elle est la fille de Jean-Françoise Thiry et de Marie-Anne Lafontaine. Jean-François est né à Vlessart le 6 novembre 1824 (sous le régime hollandais donc !) et décède à Vance le 14 février 1896. Son épouse Marie-Anne Lafontaine est née à Villers-Tortru le 21 mars 1829 et décède à Vance en 1890. Ils s'étaient mariés en 1852 à Vance.
Virginie est la troisième fille d'une famille de quatre enfants. L'ainée de la famille, Marie Joséphine est née en 1852 et décèdera en 1914. Puis viendra un petit garçon, Henri Auguste né et décédé en 1858. La cadette de la famille est née en 1865 mais décède déjà en 1871. Seules deux filles survivront donc. Marie Joséphine épousera Jean-Baptiste Henroz et une nombreuse descendance suivra.
Notre Virginie se marie le 6 décembre 1893 avec Joseph Lepage, veuf de Maria Grégoire et déjà père de 5 enfants. Joseph a dix ans de plus que sa future épouse. Il est né le 3 décembre 1855. Deux enfants viendront s'ajouter. Camille né le 17 octobre 1894 et Fernande née le 16 juin 1896. Virginie aura la joie de connaître ses petits-enfants et ses arrières-petites filles. Malheureusement elle aura aussi la douleur de perdre son mari en 1940 et en 1964 un de ses deux petits-fils.
En 1956 déjà une fête est organisée pour les 95 ans de Virginie. Preuve s'il en était besoin qu'un tel âge n'est pas atteint régulièrement atteint. La presse est conviée à l'événement.....
En 1959, la candidate centenaire a 98 ans ! Cela se fête ! Chacun lui souhaite d'atteindre 100 ans ! Même le journal !
Et puis le grand jour arrive !. On s'y prépare. Un premier article paraît quelques jours avant. On y présente la centenaire et le détail de la cérémonie du 26 février prochain !
Et le grand jour arrive en fin !
Quelques photos de la cérémonie. Virginie entourée de sa famille et des autorités communales. Les enfants des écoles prennent évidemment part à la fête.
Monsieur André Chavez, bourgmestre prend la parole le premier devant le domicile de la jubilaire. Il lui apporte l'hommage du Roi et de la Reine et lui remet la bonbonnière offertes par le palais. Le cadeau communal sera un fauteuil. La chorale d'enfants , sous la direction de l'institutrice Madame Marchal lui dédie un récital. Deux enfants lui remettent encore cadeaux et fleurs. Une messe d'action de grâces fut ensuite chantée dans l'église paroissiale décorée pour la circonstance.
Un repas sera ensuite servi à toute la famille au sens large du terme..... En voici le menu :
Les années passent......
En 1965, Virginie fête ses 104 ans ! De nouveau la presse relaie l'événement. Manifestement en lisant les articles parus cette année-là, on découvre une centenaire à la mémoire toujours fidèle.
Et en quelques jours une longue vie s'achève.... Virginie décède le 9 mars 1965 vers 16H. Elle a exactement 104 ans et 15 jours. Peu après son 104ème anniversaire, une bronchite se déclare, elle ne s'en relèvera pas......
Si vous possèdez des photos ou autres articles sur notre vançoise centenaire, contactez-moi via commentaires. Déjà merci !
baraques à vaches (suite)
J'apprends aujourd'hui 17 avril 2010 qu'un vaste projet existe : "Baraques à vaches", avec, j'imagine publication d'un ouvrage sur le sujet. En recherchant sur Internet, j'ai constaté qu'effectivement des articles de journaux étaient déjà parus, des expositions ont déjà eu lieu ! Un aperçu du projet a déjà été montré au public. Je n'ai jamais rien vu ni rien su et je le regrette.
Je prie donc les personnes qui auraient pu se sentir lésées, plagiées.... de bien vouloir m'excuser. Je suis un passionné par tout ce qui touche mon village, en ce y compris les "baraques à vaches". Mes seuls buts sont d'une part ma distraction personnelle à travers la création d'un blog et d'autre part de faire découvrir à d'autres toutes les richesses de notre passé à travers les traces laissées dans le paysage. Sans aucune ambition, mon blog ne reprend que et qu'exclusivement des photos de mon village et loin de moi l'idée de vouloir un jour en tirer un quelconque profit.
Ceci dit, je suis toujours heureux d'apprendre que d'autres que moi s'intéressent à notre culture, à notre terroir. Ils le méritent bien !
En conséquence, et pour ne nuire à personne, j'ai donc décidé de supprimer cette page de mon blog.
La distribution d'eau
Etablissement de la distribution d'eau à Vance en 1947 et raccordement électrique de la station de pompage à la distribution d'eau. La reception des travaux a lieu le 21 février 1952. Voici une photo prise devant la station de pompage à Dit'Brune à cette occasion. On peut y reconnaître Aimé Bouvy, Léon Perleau, Germain Eppe, le garde champêtre, René Bouvy et ......
De la station de pompage à dit'brune l'eau est envoyée au château d'eau, point le plus élévé de Vance. De là, l'eau sera envoyée dans le village par tout un circuit de canalisations. Voici une photo du château d'eau datée de juillet 1980 avant la construction du nouveau dans les années 1980.
Aujourd'hui tout cela tombe en ruine. La station de pompage est abandonnée au profit d'une nouvelle réalisation. Ci-dessous, la situation du bâtiment aujourd'hui (octobre 2009). Le bâtiment est totalement envahi par la végétation. Le délabrement intérieur prouve bien l'abondon total du local.
L'évacuation des eaux usées.
L'actuel réseau d'égout date du début des années 1960, plus précisément 1963 je pense. Avant cette date un ancien réseau récoltait déjà les eaux usées et les eaux de pluie de certains quartiers de Vance. Ainsi une canalisation descendait la rue de Habay, devant l'actuel Café de la Jeunesse mais sur le trottoir opposé.. Une autre canalisation se trouvait rue du Bru. A l'occasion des travaux de terrassement (juin 2002) pour la construction d'une maison, celui-ci a été mis au jour. Sur les photos ci-dessous on reconnaîtra facilement les lieux. Ces conduits étaient maçonnés entièrement. On remarquera d'ailleurs la qualité du travail du maçon.
Petit théâtre de Vance
"La dramatique Saint-JosephSaint-Joseph".
Les jeunes du Cercle, à l'époque, le Patronage, jouaient deux fois par an parfois même trois fois "Théâtre". Un drame et une comédie au programme de chaque représentation. Les représentation avaient lieu à Pâques et à la Saint Martin(novembre),généralement le dimanche de la fête du village et parfois une troisième fois vers Noël ou début janvier.
On peut sourire aujourd'hui en parcourant ces affiches : des pièces exclusivement "masculines" et d'autres exclusivement "féminines"et dans ce dernier cas bien plus tard. Aucune pièce "mixte" !
J'ai pu retrouver quelques "affiches" ou "programmes" annonçant ces représentations théâtrales. La plus ancienne date de Pâques 1931, la plus récente du 13 janvier 1957. Une affiche est sans année mais datée du dimanche 30 décembre et du mardi 1 janvier. Les noms des acteurs sur l'affiche et la recherche dans d'anciens calendriers semblent indiquer le dimanche 30 décembre 1928 et le premier janvier 1929. Ce serait alors la plus ancienne affiche.
L'affiche non datée, vraisemblablement 1928-1929. Déjà imprimée par l'imprimerie Gerbaux à Etalle. Programme copieux : un drame en trois actes et trois comédies en un acte ! Et des intermèdes nombreux et variés ! 18 acteurs sur scène dont un X qui jouait un rôle féminin ! Des acteurs qui se retrouvent dans plusieurs pièces!
Voici le recto et le verso de la première affiche retrouvée, datée avec certitude, celle de Pâques 1931. Comme souvent par la suite, la soirée commence par une ouverture de L'Harmonie, suivi d'un drame et d'une comédie. Les affiches de ces premières années sont écrites à la main puis copiée sur une machine à alcool (?) Elles sortent en tout cas des "Presses Vançoises". On peut y lire que le prix des places est 5 francs pour les premières, 4 francs pour les secondes et 2 francs pour les enfants. Parmi beaucoup d'acteurs, on y trouve déjà quelques noms qui apparaîtront souvent par la suite : Marcel Lafontaine, Louis Reumont, Emile Reumont, Marius Jacques, Emile Dauphin et les frères Perleau, Emile et Léon.
Et voici le programme, sorti des presses vançoises, de la grande soirée donnée au Patronage le 15 novembre 1931 :
Bureau 6h30, rideau 7h.
"Le fou de la montagne", un drame en cinq actes, 18 acteurs et quelques figurants. Les costumes d'époque sont fournis par la maison "Remacle", à Liège ! Drame suivi de la traditionnelle comédie : "Le cochon d'or".
Le prix des places n'est pas changé : Premières : 5 frs, secondes 4 francs et enfants 2 francs.
Après la séance : grande tombola !
Pêle-mêle quelques affiches d'avant guerre.....
Je laisse au lecteur le soin de découvrir ces différentes affiches. Si on fait un petit calcul, on trouve plus de cinquante acteurs vançois durant cette décennie de théâtre, pas moins de 18 dates pour 42 pièces interprétées.
On trouve des acteurs très réguliers, de vrais professionnels, qui se retrouvent 20 fois à l'affiche (Emile Perleau et André Sampont) 18 fois à l'affiche (Marcel Lafontaine) 17 fois à l'affiche (René Balon), 15 fois à l'affiche (Léon Perleau).
Parfois certains "pro" se retrouvent plusieurs fois sur scène durant la même soirée. Ainsi,Marcel Lafontaine se retrouve à l'affiche 3 fois en 1928, André Sampont, André Simon et Germain Simon deux fois le 13 novembre 1932 ainsi que R. Balon, Aimé Bouvy, R Henroz. En parcourant les reproductions ci-dessous vous pourrez encore retrouver bien d'autres de ces acteurs vançois.
La cadence est aussi parfois impressionnante : Représentation le 12 novembre 1933 et déjà le 31 décembre 1933. Le 2 janvier 1938 et le 17 avril 1938. Entre ces dates il a bien sûr fallu pas mal de répétitions avec des acteurs plein de bonne volonté et certainement de talent mais aussi des jeunes hommes engagés dans la vie professionnelle, souvent le travail de la ferme.
Ces drames au contenu aujourd'hui désuet ( "Reconnaissant jusqu'à la mort", "Les deux orphelins du pont Notre-Dame" en 1932, "la prière du vagabond" en 1934, "Comment j'ai tué mon enfant" en 1934 également), ces pièces réunissaient parfois un nombre considérable d'acteurs, jusque 15 personnes, 19 personnes et même en novembre 1934, 22 vançois sur scène !
Chaque représentation comprenait également une ou plusieurs comédie. Les frères Perleau semblaient des comédiens comiques hors norme. On les retrouve bien souvent à l'affiche. (Voir par exemple l'affiche de Noël 34) Parfois même ces comédies étaient déjà en patois gaumais.
Avec la guerre s'arrête évidemment le petit théâtre vançois. Il reprendra dès la fin de la guerre. Malheureusement aucune affiche ou publicité ne nous est parvenue. Il semble que durant les hostilités l'une ou l'autre représentation a eu lieu. Le bénéfice était consacré à l'envoi de colis aux prisonniers vançois.
J'ai pu retrouver une photo de ces années-là , sans aucune précision de date. Qui sont ces acteurs vançois ? On jouait cette année-là : "le secret du lépreux"
Après la guerre, la "dramatique" reprend ses activités. Malheureusement peu d'affiches nous sont parvenues.
Pâques 1948 : Les mentalités évoluent : Les "jeunes filles" de la section locales de la JACF montent sur scène. Le schéma reste cependant le même : une ouverture, un drame, une comédie et des intermèdes. Les prix ont cependant bien évolué : entrée 15 francs, enfants 5 francs. ( sur la dernière affiche d'avant guerre, 4 francs pour les adultes et 2 francs pour les enfants !)
Novembre 1949 : les "hommes" retrouvent les planches. Un drame "Le solitaire des tombeaux" avec pas moins de 22 acteurs sur scène. Une comédie où on retrouve toujours le comique Emile Perleau.
D'autres pièces masculines ont certainement été jouées durant ces années d'après guerre. Malheureusement aucune affiche ne m'est parvenue.
Des actrices vançoises continuent également à fréquenter les planches. Ci-dessous quelques affiches d'époque.
en janvier 1955, un drame, une comédie, des intermèdes et une tombola...
En 1956, on retrouve un drame et une comédie et de nombreux intermèdes présentés par la section locale de la JACF
le dimanche 29 janvier 1956, on joue en déplacement, à Longiler, les pièces de la semaine précédente
en janvier 1957, la JACF remonte sur les planches, un drame, une comédie et des intérmèdes
Le 24 janvier..... 1960? et puis plus rien.
Des pièces de théâtre ont-elles encore été interprétées plus tard ? Mystère. Je recheche des informations !
le lavoir de dit'brune
Quelques photos de la fontaine dit'Brune. Les villageoises venaient y laver leur linge quelques fois pas an. Le bâtiment contenant les bacs de lavage n'existe plus. Il a été rasé peu de temps après ces vues qui datent de mai 1981.
Peu de temps après, ce bâtiment en ruine a été rasé.
Je suis toujours à la recherche de photos de ces bâtiments. Contactez-moi via "commentaires".